L’humusation naturelle n’est pas en l’état une alternative viable à l’incinération et à l’inhumation traditionnelle. C’est la conclusion d’une étude subventionnée par le SPW, dont les résultats viennent d’être rendus publics.
De quoi s’agit-il ?
L’humusation est un processus contrôlé de transformation des corps par les micro-organismes dans un compost végétal, transformant ainsi les dépouilles mortelles en humus.
Pourquoi chercher une alternative à l’incinération et à l’inhumation ?
L’incinération et l’inhumation traditionnelle ont un impact sur l’environnement : la première est consommatrice de ressources fossiles et la seconde laisse des sols pollués. C’est cette observation qui a été le point de départ d’une série de recherches sur les méthodes alternatives de gestion des dépouilles, certaines technologiques, d’autres visant les procédés les plus écologiques possibles.
Quand et comment a été menée l’étude ?
L’étude a démarré fin 2018 dans le cadre de la convention d’étude sur l’Humusation établie entre le Ministre wallon de l’Environnement et l’Université catholique de Louvain.
L’objectif était de vérifier la faisabilité de cette méthode, d’établir le cas échéant un mode opératoire reproductible et de garantir que l’humusation est neutre d’un point de vue environnemental. Une première expérience a été menée du 14 décembre 2018 au 20 mars 2019 et une seconde du 17 décembre 2019 au 6 juillet 2020, toutes deux sur des dépouilles de porcs.
La conclusion
Les résultats montrent que l’humusation naturelle n’apporte pas une réponse satisfaisante aux enjeux qui ne sont pas uniquement environnementaux, mais touchent également la gestion du parc funéraire, le respect des croyances et des dépouilles.
« Certaines améliorations pourraient être envisagées (ventilation passive, collecte des liquides de décomposition, travail sur les caractéristiques d’absorption des matériaux…), mais celles-ci impliquent des changements significatifs en termes d’image, de complexité de mise en place… par rapport à l’humusation naturelle telle que mise en avant par les associations environnementales et singulièrement en Wallonie la Fondation Métamorphose. Finalement, pour parvenir à un procédé reproductible et répondant aux questions posées par l’inhumation et la crémation, les aspects techniques ne sont pas les seuls à devoir être pris en compte.
Cela nécessiterait une réflexion multidisciplinaire s’intéressant aussi bien aux aspects juridiques, médicaux, biologiques, qu’à l’impact sur les conditions de travail du personnel et au respect des pratiques funéraires. », concluent les auteurs de l’étude.
Un résumé de l’étude et le rapport complet sont disponibles sur votre plateforme OrangeConnect.